Charles-Édouard Jeanneret-Gris, plus connu sous le pseudonyme de « Le Corbusier », est un architecte, urbaniste, décorateur, peintre, sculpteur et homme de lettres, né en Suisse en 1887.
En 1900, Charles-Édouard entame une formation de graveur-ciseleur à l’école d’art de La Chaux-de-Fonds dans le Jura suisse.
Dès 1909, au terme d’un voyage de fin d’étude en Italie, en Autriche, avec retour par l’Allemagne du Sud et la France de l’Est, il visite Paris et rencontre Eugène Grasset, architecte spécialiste de la décoration, dont le livre a constitué la base de sa formation d’architecte-décorateur. Sur les conseils de ce dernier, il apprend les rudiments du dessin technique en travaillant quelques mois à Paris comme dessinateur chez les frères Perret, industriels du bâtiment spécialisés dans des constructions techniques. Il gagne ensuite Berlin et se fait embaucher quelques mois comme dessinateur dans la grande agence dirigée par Peter Behrens.
De retour à La Chaux-de-Fonds, le jeune professeur s’engage dans la rénovation de son école : elle échoue et il démissionne début 1914.
Après quelques missions d’expert décorateur du bâtiment auprès des instances fédérales helvétiques, il décide de s’établir librement comme architecte.
En 1917, le jeune architecte végétant sans véritable clientèle, rêve de participer à la reconstruction de la France, dont il anticipe la victoire à l’issue de la première guerre mondiale.
Dès 1917, il fonde rue d’Astorg un premier atelier d’architecture.
Au sortir de la guerre, en 1919, il devient directeur d’une entreprise de matériaux en banlieue parisienne. Mais celle-ci fait rapidement faillite.
En 1922, la venue à Paris de son cousin, le jeune architecte et futur designer Pierre Jeanneret lui permet de trouver un solide associé pour relancer son activité d’architecte, son entreprise rue d’Astorg ayant fait faillite l’année précédente.
Les deux cousins suisses installent leur agence commune au 35 rue de Sèvres, qui restera l’unique atelier architectural de Le Corbusier sa vie professionnelle durant. Pour faire connaître leur agence, Charles-Édouard publie dans un livre une sélection des textes sur l’architecture parus dans la revue puriste, signée Le Corbusier. Le livre anti-académique, farouchement contre le décor dégradant la forme et les cinq ordres de l’architecture pontifiante, est un succès éditorial qui surpasse l’aura avant-gardiste de la revue puriste.
La décennie 1920-1930 le voit réaliser un ensemble remarquable de projets de villas, d’ateliers ou d’habitations où l’on voit se formaliser les éléments du langage architectural corbuséen.
Le Corbusier conçoit son métier d’architecte de façon moderne : construire nécessite une mise en œuvre rigoureuse, autant qu’une mise à l’épreuve d’idées architecturales qui, en dehors des volumes et des formes conçues par une pensée nécessairement « mathématique », n’excluent nullement la façon d’habiter (et donc le mobilier et l’agencement des espaces) et le cadre de vie urbain et paysager dans son ensemble.
Il mène une réflexion théorique sur l’urbanisme, avec des projets qui provoquent parfois de violentes polémiques.
En 1937, invité in extremis à l’exposition internationale de Paris, Le Corbusier élabore le pavillon des Temps Nouveaux qui montre, peut-être avec ironie, l’état précaire de l’architecture en France, par sa conception.
En mai 1940, Le Corbusier ferme son atelier de dessin-cabinet d’architecture rue de Sèvres.
Pierre Jeanneret part à Grenoble. Le Corbusier (re)devient un découvreur rêveur et artiste en collectionnant les objets trouvés ou jetés, en s’adonnant à la peinture murale. Mais la deuxième année d’occupation allemande le fait revenir à Vézelay, en Bourgogne occupée, avec son épouse. Muni d’une doctrine des trois établissements humains, il intrigue – aux dires des hommes politiques – dans les ministères de Vichy.
Il ne revient à Paris qu’après 1942 et son atelier n’est définitivement rouvert pour ses anciens collaborateurs qu’après la libération de Paris.
Les destructions de la guerre mondiale, puis la croissance démographique en France appellent avec vigueur une reconstruction.
La solution économique idéale passe par l’industrialisation du bâtiment et les fabrications standardisées d’équipements en série.
Pour répondre à ce défi, l’ATBAT ou atelier des bâtisseurs se crée rue de Sèvres. Des hommes de l’art reconnus apportent leurs compétences, leurs soutiens ou contributions financières, ou sympathisent avec l’atelier.
Ses services envers l’État valent à Le Corbusier d’être nommé commandeur de la Légion d’honneur avant 1950.

Dès le début des années vingt, Le Corbusier avait multiplié les contacts avec les fournisseurs de mobilier. Il entame une recherche sur les matières et les formes de base les plus sobres et/ou économiques en collaboration avec la maison Thonet. En 1927, il fait appel à Charlotte Perriand remarquée la même année au Salon d’automne, afin de réaliser en 1928 l’aménagement intérieur et l’ameublement global des villas La Roche et Church (détruite), lequel, exposé sous l’appellation Équipement intérieur d’une habitation au Salon d’Automne de 1929, comprend la fameuse « Chaise longue LC4 », le « Fauteuil à dossier basculant LC 1 », le « Fauteuil Grand Confort » et ses variantes, la « Table LC 10-P » en tube d’acier et verre, la « Table à piétement ovoïde LC 6 », ainsi que des meubles casiers. Le Corbusier fonde à cette occasion avec les autres designers français l’Union des Artistes Modernes (UAM).
Alors qu’il apparaît, avec son trio avec Charlotte Perriand et Jean Prouvé, très en pointe pour la fabrication industrielle, il faudra attendre 1965 pour qu’un industriel du luxe italien, Cassina, produise en modeste série quelques-unes de leurs œuvres.

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