Architecte et designer français, Jean Prouvé est né à Paris le 8 avril 1901.
Fils du peintre et sculpteur Victor Prouvé, il est contraint en 1916 d’abandonner ses études à la suite de difficultés financières de la famille et entre en apprentissage chez le ferronnier Émile Robert à Enghien, puis en 1919 chez Szabo.
Après son service militaire, il monte en 1924 un atelier à Nancy grâce au prêt d’un ami de la famille et conçoit dès cette première année sa « Chaise inclinable » en tôle d’acier pliée laquée et toile. En 1926, Jean PROUVÉ reçoit sa première commande d’un architecte : la grille d’entrée de la Villa Reifenberg à Paris par Robert Mallet-Stevens, lequel le sollicite à nouveau en 1928 pour réaliser à la Villa Noailles les ferronneries escamotables de la chambre en plein air aménagée sur la terrasse.
Il comprend alors que la ferronnerie traditionnelle a vécu et que sa voie rejoint l’architecture et l’industrie : concevoir, dessiner et produire des meubles, des éléments d’architecture, plus tard, des maisons.
Il crée la SA des Ateliers Jean Prouvé en 1931, réalise du mobilier pour les sanatoriums du plateau d’Assy, et à partir de 1935, dessine la Maison du peuple à Clichy avec Eugène Beaudouin, Marcel Lods et Vladimir Bodiansky, considérée comme précurseur de l’architecture moderne.
Jean PROUVÉ met ses ateliers en sommeil pendant la Guerre et est nommé maire de Nancy à la Libération.
Dès la fin de celle-ci, il étudie et met en fabrication des maisons légères avec Pierre Jeanneret, puis, en 1950, le ministère de la Reconstruction lui commande douze maisons industrialisées, qui seront montées à Meudon.
En 1951, il réalise une première mondiale : des sheds en aluminium pour l’Imprimerie Mame à Tours (architecte Bernard Zehrfuss).
En 1954, Jean Prouvé participe avec Charlotte Perriand à l’appel d’offres lancé pour l’ameublement de la Résidence universitaire Jean Zay, à Antony. Il obtient la commande de mobilier pour les salles communes, les restaurants et une partie des chambres.
Ses réalisations en tôle pliée (à l’origine d’un coût inférieur et d’une résistance supérieure, à l’instar de la carrosserie des voitures) – bibliothèques, fauteuils, chaises, lits Antony, bureaux et tables Compas, tables de réfectoire – sont exemplaires et figurent aujourd’hui parmi les meubles les plus cotés du XXe siècle (une édition originale de la chaise Antony s’évalue autour de 40 000 € ; un fauteuil Kangourou s’est vendu 152 449 €, en mars 2001 ; une bibliothèque peut valoir jusqu’à 160 000 €).
En parallèle, PROUVÉ met au point des systèmes de façades légères qui bénéficient de ses recherches antérieures et dont l’élément déterminant est le profil raidisseur.
De 1957 à 1970, Prouvé est appelé pour occuper la chaire d’Arts appliqués du Conservatoire national des arts et métiers à Paris. Intéressé depuis toujours par la pédagogie, il met en place un enseignement qui illustre son approche industrielle de la construction, en s’appuyant sur l’analyse d’« objets techniques », de l’automobile à la construction, souvent à partir de ses propres expériences. C’est aussi pour lui l’occasion de formuler ses préoccupations concernant l’intégration du bâti à l’environnement.
La fin de la carrière de Prouvé est marquée par l’expérimentation de nouvelles matières (stations-services cylindriques Total) ou de composants (panneaux de façade de l’université de Lyon-Bron) ainsi que par plusieurs projets trop audacieux pour être réalisés, mais qui apportent à son œuvre une dimension urbanistique.
C’est aussi le moment d’une reconnaissance internationale et de belles réussites : réussite technique pour la structure du Palais omnisports de Paris-Bercy (Michel Andrault et Pierre Parat architectes, 1978) ou la tour-radar d’Ouessant.

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Jean Prouvé

Chaise Antony par Jean Prouvé